THE FRAGMENTED MUSEUM
The Fragmented Museum owes its name to its initial aspiration: to be a museum whose elements, once gathered, are again dispersed.
The museum was created in 1982 with the intention that it should be dispersed throughout the world. It was originally an assembly of fragments of Paris and, by their dispersion, each element was to represent, not only the city of Paris, but also itself as a fragment of a disseminated museum.
There were, however, certain objects that refused to play the game. They opposed all efforts at delocalisation by forming an indestructible hub of resistance. I was forced to find a compromise: it is now a museum of fragments, rather than a fragmented museum. But it is agreed that it should remain centred on the idea that the fragment is the representation of the whole - that it holds within itself all that is missing from its totality. Accordingly, absence is the cornerstone of the museum, there being no other choice when undertaking a task as gigantic and as futile as an inventory of the world.
The nature of things is such that projects inevitably become corrupted by evolution. My collection of objects was no exception and, as a result, I lost authority over my museum. Absence took control and the museum became a repository, not to say a refuge, where neglected fragments of the world came knocking on the door in pursuit of recognition. In the realm of objects, word got around that there existed a sanctuary where ordinary things were not only honoured for what they are, but also for what they represent when given the opportunity to reveal hidden aspects of their secret nature.
Indeed, even the most ordinary object has a story to tell. It is enough to give it the chance to unveil, be it but a fragment of its history, for us to see it in new light. Once perceived as having a unique and singular identity, it can henceforth be measured unabashed against the rarest of relics. And so it is that my museum has become a gathering place for objects of all kinds, where are revealed the known histories and secret memories of ordinary things.
The problematical question of truth :
The fragmented Museum is concerned essentially with facts, and facts alone, which requires me to certify the validity of the details offered, even if, for certain items, I have had to take the information presented by donators to be given in good faith. Indeed, many items in the museum are donations by a variety of people and I have no choice but to take their word that the data given is correct. Should, however, an untruth find its way amongst them, intentionally or by accident, I can only say that truth, like everything else, contains homeopathic doses of its opposite nature.
LE MUSÉE FRAGMENTE
Le Musée Fragmenté tient son nom de sa spécificité initiale : un musée où les éléments, une fois collectés et amassés, auraient été dispersés.
En effet, il a été créé en 1982 pour être dispersé de par le monde. Il s’agissait à l’origine d’un ensemble de fragments de Paris et, par sa dispersion, chaque élément devait représenter, non seulement la ville de Paris, mais aussi lui-même en tant que fragment du musée éclaté.
Mais certains éléments n’ont pas voulu jouer le jeu. Ils se sont opposés à toute tentative de délocalisation en formant un noyau de résistance inébranlable. J’étais contraint de trouver un compromis : il s’agirait désormais d’un musée des fragments, plutôt qu’un musée fragmenté. Mais il était entendu qu’il devrait malgré tout être fondé sur l’idée que le fragment, en tant que la représentant de la totalité fragmentée, contient en lui virtuellement le tout et que, en conséquence, l’absence devait être la pierre d’angle du musée. Comment faire autrement quand on entreprend une tâche aussi prodigieuse que futile : faire l’inventaire du monde ?
La nature des choses veut que les projets soient souvent corrompus par une évolution naturelle et incontournable. C’est ainsi que mon musée m’a échappé. Les absents se sont manifestés et le musée est devenu un entrepôt, pour ne pas dire un refuge, où viennent se déposer les fragments du monde en mal de définition. Dans l’univers des objets, le bruit courait déjà qu’il existait un sanctuaire où les choses ordinaires étaient non seulement honorées pour ce qu’elles sont, mais aussi pour les quelques facettes d’une nature secrète qu’elles savent exprimer parfois, à condition de leur en donner l’opportunité.
En effet, même l’objet le plus anodin a des choses à raconter. Il suffit de l’inviter à dévoiler ne serait-ce qu’un fragment de son histoire pour qu’on soit amené à le voir autrement. Il a désormais une identité propre et une singularité qui lui permettra de se mesurer aux reliques les plus rares. Dorénavant mon musée est un lieu de rassemblement d’objets en tout genre, où se révèlent les histoires connues et la mémoire secrète des choses ordinaires.
De l’épineuse question de la vérité des objets du musée :
Le Musée Fragmenté se soucie essentiellement des faits, et rien que des faits, et c’est pourquoi je me dois de certifier le bien-fondé des renseignements ici affichés, même si, pour un certain nombres de pièces, j’ai dû croire en la bonne foi des donateurs. Nombre de ces objets m’ont été offerts par des gens divers et j’ai dû croire sur parole que ces données étaient justes. Si, malgré tout, une non-vérité a pu se glisser, intentionnellement ou de façon fortuite, parmi elles, je ne peux que répondre que la Vérité, comme toute chose, contient des doses homéopathiques de sa nature opposée.
The museum has a life of its own and is in constant evolution. Today it is host to between 300 and 400 items.
Here are a few examples:
Le musée vie sa vie en tout indépendance et il est en constante évolution. Aujourd'hui il héberge entre 300 et 400 pièces.
Voici quelques exemples :
SQUATTERS
Despite the severe selection of candidates for the museum, a few objects have slipped in uninvited. Once discovered, they proclaim squatter’s rights and I am compelled to tolerate their presence amongst my collection.
Here are a few examples:
SQUATTEURS
Malgré la sélection sévère des candidats pour le musée, quelques objets se sont glissés sans y être invités. Une fois découverts, ils proclament les droits des squatters et je suis obligé de tolérer leur présence parmi ma collection.
Voici quelques exemples :
THE HYPOTHETICAL MUSEUM
In this assembly of suppositions reason has been omitted from the ingredients of Truth. It is a magical theatre where objects are free to experiment extravagant roles that are generally denied them in our rational world.
As the value of things are best measured against their antipodes (the shadow that throws up the light), so it is with fact and fiction. The Hypothetical Museum, thanks to the nebulous character of its assertions, functions as a counterpoint to the Fragmented Museum that is entirely commitment to truth.
A multitude of possibilities inhabit the mysterious past of all things. With the Hypothetical Museum, I endeavour to explore this secret past, to extract the inconceivable, to investigate enigma and advance hypotheses.
Incertitude is an open door towards all eventualities. It is enough to propose one in spite of all that is reasonable with, as my only alibi, the improbable.
LE MUSÉE HYPOTHÉTIQUE
Dans cet assemblage de suppositions, la raison a été omise des ingrédients de la Vérité. C'est un théâtre magique où les objets sont libres d'expérimenter des rôles extravagants qui leur sont généralement refusés dans notre monde rationnel.
Comme la valeur des choses se mesure mieux à leurs antipodes (l'ombre qui projette la lumière), il en va de même avec les faits et la fiction. Le musée hypothétique, grâce au caractère nébuleux de ses affirmations, fonctionne comme un contrepoint au musée fragmenté qui est entièrement engagé dans la vérité.
Une multitude de possibilités habitent le passé mystérieux de toutes choses. Avec le Musée Hypothétique, je m'efforce d'explorer ce passé secret, d'en extraire l'inconcevable, d'enquêter sur des énigmes et d'avancer des hypothèses.
L'incertitude est une porte ouverte vers toutes les éventualités. Il suffit d'en proposer un malgré tout ce qui est raisonnable avec, comme seul alibi, l'improbable.